L'intérêt de ce travail réside dans le fait que ces observations illustrent l'encéphalomyélite aiguë disséminée et les difficultés diagnostiques qu'elle entraîne avec d'autres encéphalites en milieu tropical.
En Afrique subsaharienne, la certitude diagnostique clinique et neuroradiologique de l’encéphalomyélite aiguë disséminée est difficile à établir en raison de la sous-médicalisation et, surtout, de la diversité des processus de vaccination.
Nous avons mené une étude rétrospective de 297 cas de neuroinfections à encéphalomyélite dans les services de neurologie et de pédiatrie du CHU Ignace Deen entre 2016 et 2022. Les critères retenus étaient la présence de signes cliniques âgés de 3 à 5 ans, mais chez l'adulte, survenant après un exanthème viral : encéphalomyélite post-infectieuse, encéphalomyélite post-vaccinale avec un indicateur radiologique basé sur des lésions multifocales de la substance blanche et des noyaux gris centraux après infection ou vaccination.
Un EMAD a été diagnostiqué chez 12 patients âgés de 3 à 6 ans (6 patients), 10 à 12 ans (4 patients) et 2 patients adultes (M : 8 hommes et 4 femmes). Le tableau clinique était dominé par des convulsions, de la fièvre, des céphalées, des déficits neurologiques focaux et un syndrome cérébelleux et des troubles de la conscience. L'IRM a contribué au diagnostic, montrant des lésions multifocales de la substance blanche et des noyaux gris centraux, traduisant une démyélinisation cérébrale et médullaire de la substance blanche.
Cette étude révèle un profil sémiologique, paraclinique et évolutif stéréotypé de l'encéphalomyélite aiguë disséminée (ADEM). Ces résultats sont essentiels pour les discussions cliniques et thérapeutiques dans la phase initiale de la maladie.